Idées reçues et questions fréquentes
Les éoliennes font-elles du bruit ?
Les éoliennes sont soumises à la législation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) qui fixe les mesures propres à prévenir les impacts sur l’environnement et le voisinage : obligation générale d’implantation des éoliennes à plus de 500 mètres des zones destinées à l’habitation, niveau de bruit incident fixé par l’arrêté préfectoral d’autorisation (+3dB la nuit et +5dB le jour par rapport au bruit ambiant).
Si un dépassement est observé, des actions correctrices sont imposées : arrêt ponctuel ou freinage des machines.
Les machines font l’objet de perfectionnements techniques constants : diminution de la vitesse de rotation des pales, engrenages de précision silencieux, système de serration sur les pales, montages des arbres de transmission sur amortisseurs…
Y aura-t-il des infrasons ?
On appelle infrasons les sons inférieurs à une fréquence de 20 Hertz et donc inaudibles par l’Homme. Ils peuvent être d’origine naturelle ou technique (orages, chutes d’eau, circulation routière, chauffage, bâtiments, pylônes…).
Les éoliennes génèrent des infrasons principalement du fait de leur exposition au vent et accessoirement du fonctionnement de leurs équipements. Les infrasons ainsi émis sont faibles comparés à ceux de notre environnement habituel. On notera par ailleurs que l’émission des infrasons reste identique si l’éolienne est en fonctionnement ou à l’arrêt.
L’Anses (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a mené des études dont les résultats publiés en mars 2017 précisent qu’au regard de leur étude, les données disponibles ne permettent pas d’attester de l’existence d’effets sanitaires liés au bruit des éoliennes. « Les connaissances actuelles en matière d’effets potentiels sur la santé liés à l’exposition aux infrasons et basses fréquences sonores ne justifient ni de modifier les valeurs limites existantes, ni d’étendre le spectre sonore actuellement considéré ».
Y aura-t-il un impact sur le prix de l’immobilier ?
Climat-Energie-Environnement a réalisé, en 2008, un rapport qui a pour thème : l’impact de l’énergie éolienne sur le marché immobilier. Ce rapport démontre l’absence d’impact significatif de l’éolien sur la valeur des biens immobiliers autour de 5 parcs éoliens sur 240 communes de la région Nord-Pas-de-Calais. De même l’installation des parcs n’a pas provoqué de baisse du nombre de demandes de permis de construire.
Une autre enquête menée par le Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement de l’Aude a conclu que les éoliennes n’avaient pas d’impact significatif sur le marché de l’immobilier. Ce département est pourtant l’un de ceux qui comptent la plus forte concentration de parcs éoliens en France.
Si le parc éolien est bien conçu – et la réglementation est là pour y veiller –, il n’y a pas de nuisances à proximité, et donc aucune raison pour que le prix des maisons baisse. Au contraire, les taxes perçues par la commune qui possède un parc éolien lui permet d’améliorer les équipements communaux et donc son standing. La conséquence est une valorisation de l’immobilier.
Ce phénomène d’amélioration du standing s’observe en particulier dans la petite commune rurale qui, avec l’implantation d’un parc éolien, va être dynamisée amorçant ainsi la spirale inverse. Mais ce phénomène peut s’observer partout où les retombées économiques directes et indirectes vont permettre l’amélioration des équipements ou des services communaux.
Pourquoi les éoliennes sont parfois arrêtées ?
Les éoliennes tournent 85% du temps à puissance variable selon la vitesse du vent, en dessous de 10 km/h (2,8 m/s) le vent est trop faible, au-dessus de 90 km/h (25 m/s) le vent est trop fort et les pales sont mises en drapeau et arrêtées.
Les éoliennes sont régulièrement en maintenance préventive ou corrective. En période de vent faible, les éoliennes prennent plus de temps à s’orienter face au vent, et pendant ce temps, elles ne tournent pas. Enedis interdit parfois l’injection de courant pour cause de maintenance ou défaillance du réseau. Ces périodes d’arrêt sont prévues dans la prévision de production.
L’énergie éolienne est-elle une énergie subventionnée et payée par le consommateur ?
Les énergies renouvelables sont en cours de structuration et donc une politique de soutien a été mise en place pour assurer une rentabilité normale aux capitaux investis. Le tarif d’achat est revu périodiquement afin de rester en adéquation avec la maturité de la filière et la baisse des coûts de production. Ce tarif est financé par la Contribution au Service Public de l’Électricité (CSPE) incluse dans la facture des particuliers. La CSPE finance notamment la péréquation tarifaire, les tarifs sociaux et les autres énergies renouvelables.
Tout d’abord, la CSPE n’a pas vocation à financer exclusivement le développement de l’éolien, mais contribue au contraire au financement de toutes les énergies renouvelables et également à celui de mécanismes de solidarité. A ce titre, l’éolien ne représente que 15,2 % du total de la CSPE, et non la majorité comme l’affirme les opposants.
Quant au tarif d’achat, il convient de rappeler que le nucléaire a lui aussi bénéficié en son temps d’un tel dispositif avant d’être compétitif. C’est d’ailleurs le but principal recherché par les pouvoirs publics : protéger et consolider une filière industrielle afin de lui permettre d’être compétitive et de créer des emplois. Le nucléaire en a profité et cela répondait à l’époque à la volonté politique de renforcer l’indépendance énergétique de la France. Le fait que les énergies renouvelables en soient bénéficiaires traduit une priorité politique qui est aussi un impératif environnemental : la transition énergétique.
Ainsi pour un ménage français qui consomme 2500kWh/an (moyenne hors chauffage électrique et eau chaude sanitaire électrique), le coût directement imputable à l’éolien dans sa facture annuelle d’électricité s’élève à 4€ en 2013.
Les éoliennes produisent-elles moins en hiver ?
Selon les relevés de RTE, la production éolienne est globalement plus importante en hiver.
Selon les informations de cet organisme, il n’a pas été constaté d’association significative entre faibles températures saisonnières et faible production éolienne. Pour exemple, le mardi 17 et mercredi 18 janvier 2017, la production éolienne est montée jusqu’à 5 003 MW, soit 6 % de la consommation nationale, ce qui représente l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires à pleine charge. Le jeudi 19 janvier 2017, à 9h00, heure où la consommation électrique a atteint 93 000 MW, niveau le plus élevé de l’hiver selon RTE, la production éolienne représentait 3 714 MW, soit 4 % du total de la consommation, l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires.
Parfois, ce chiffre peut grimper de manière bien supérieure. Ainsi le 20 novembre 2016 à 4h30, l’éolien a battu un nouveau record en couvrant 16,9% de la consommation électrique française.
L’occurrence d’épisodes anticycloniques marqués par un grand froid et une faiblesse du vent ne doit cependant pas être écartée. Le fait que la France bénéficie de 3 régimes majeurs de vent non corrélés (façade atlantique, façade manche-mer du nord, zone méditerranéenne) limite cependant les risques de non fonctionnement total et simultané des parcs éoliens.
Ce constat doit au demeurant être étendu au territoire européen qui constitue, grâce à l’interconnexion des réseaux, l’espace pertinent à considérer.
La réception de la télévision peut-elle être perturbée ?
Les éoliennes peuvent perturber les ondes hertziennes, comme beaucoup de constructions (elles peuvent réfléchir ou diffracter des ondes électromagnétiques). Les textes de loi engagent la responsabilité du développeur, qui est tenu de trouver une solution si une perturbation est avérée : le plus souvent, il s’agit de l’installation de paraboles.
Depuis l’arrivée de la Télévision Numérique Terrestre (TNT), les perturbations sont moindres voire inexistantes. Toutefois, si un problème survient, sa résolution est à la charge de l’exploitant.